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dans l’emploi des fonds ; c’est une bonne gestion dans laquelle rien ne ressemble à la lésinerie. C’est ainsi que les négociants anglais entendent l’économie et qu’ils la pratiquent ; c’est en la comprenant de cette manière que le gouvernement Anglais augmente le traitement de ses employés tout en en réduisant le nombre ; et qu’il remplace par quelques capacités dont le travail est sûr, toute une armée de commis et d’expéditionnaires inutiles.

Si, en comparant les chiffres, on trouve que l’Angleterre affecte à l’entretien et à l’établissement de ses routes des sommes trois fois plus considérables que la France (ce qui pour un territoire dont l’étendue n’est égale qu’au tiers environ du nôtre, fait une dépense neuf fois plus forte), on voit aussi qu’en définitive ce pays retire de ses routes des revenus et des avantages bien supérieurs aux nôtres. Là les frais de transport ne s’élèvent qu’à 8 p. o/o, tandis qu’ils sont ici de 25 à 30 p. o/o de la valeur des objets.

Chez nous on ne comprend pas ou on comprend mal l’influence de la multiplicité des routes et de leur bon entretien sur la propriété générale du pays, et sur celle des localités qui les possèdent. Permettez-moi à ce sujet, Messieurs, de vous lire un passage d’un mémoire fort curieux de feu M. Saulnier, préfet du Loiret, homme à jamais regrettable par ses hautes lumières et ses connaissances pratiques ; mémoire inséré dans la Revue Britannique et dans lequel les résultats de la cré-

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