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et Distractions Parisiennes

On se retrouve, on cause, on s’envoie des sourires et des œillades. Entre deux courses, les belles filles se promènent, déploient toutes leurs grâces et prennent des rendez-vous.

Des couples s’invitent, se tracent un programme de plaisirs pour la soirée ; une atmosphère de fête flotte autour de cette foule joyeuse, avide de fêtes… et d’argent.

Des paris s’engagent, On se rue aux guichets ; la course est annoncée. Les élégantes courtisanes, pour mieux voir, grimpent sur des chaises et jouent de leur jumelles ou de leurs faces à main.

Elles ont des petits cris de joie ou de désillusion suivant la place qu’occupent les chevaux sur lesquels l’ami généreux a mis quelque chose pour elles.

Puis on se rejoint, on papotte de nouveau, on oublie vite les désillusions devant les hommages qui volent de bouche en bouche.

Mais le Pesage est le coin des favorisés, des élégances, des gros joueurs, des ambitieux.

C’est sur la Pelouse que se trouve tout un mélange de monde extraordinaire.

Là, on y trouve le petit bourgeois, le rentier, l’ouvrier qui ont la passion du jeu et qui y viennent risquer le louis ou la pièce d’argent dont chacun dispose.

Le commerçant qui délaisse sa boutique pour quelques heures, coudoie l’employé qui se sera échappé de son bureau pour tenter la chance.