Page:Blanquefort - Maisons de plaisir et distractions parisiennes, 1909.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
70
Maisons de Plaisir

Involontairement, cette catégorie de filles donne naissance à l’apprenti souteneur, gamin de douze à seize ans, un de ces gamins de Paris auxquels des parents insouciants laissent une trop grande liberté.

Ce qui se passe sur la voie publique est loin d’être sain et moral pour la jeunesse ; c’est une école de dépravation où les jeunes garçons apprennent le vagabondage et la filouterie en se liant avec des souteneurs et des mauvais garnements de toutes sortes.

Au Jardin des Plantes, pour amuser les filles et se faire remarquer, des jeunes polissons tuent, à l’aide de chasse-pierres, les pigeons ramiers sous prétexte de « rigoler », ils crèvent, au moyen de frondes, les yeux des animaux.

La promenade du Jardin des Plantes est celle qui contient le plus d’éléments mauvais, et elle est la moins surveillée.

Les aberrés passionnels qui recherchent la foule se mêlent aux filles et s’adonnent à des actes ignobles devant le palais des singes et la ménagerie des animaux féroces. Quant aux picks-pockets, il est facile d’énumérer leurs exploits par la collection de porte-monnaies vides qu’on trouve quotidiennement dans les massifs et les bassins.

Bref, le Jardin des Plantes est une sorte d’école primaire à l’usage des futures prostituées de bas étage et des futurs criminels de la rive gauche.