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Maisons de Plaisir

n’ont pas encore fixé l’emploi de leur après-midi et qui s’en remettent au hasard pour leur procurer l’aubaine, la bonne fortune qu’ils attendent.

Ils vont lentement, un cigare aux lèvres, lorgnant la jolie femme qui passe.

Mais, bien souvent, cette dernière n’aperçoit pas l’œillade que le monsieur lui décoche. Elle est pressée ; des rendez-vous de toutes sortes l’attendent et elle n’a pas de temps à perdre.

Le promeneur continue sa route. Il va devant lui, sans but, jusqu’au moment où, parmi les passantes, il remarque une gentille personne qui ne semble pas plus pressée que lui.

Comme elle est aguichante, la petite promeneuse ! Elle est coquette, élégante, fleure bon le parfum à la mode et ses regards qui, eux aussi, semblaient chercher de droite à gauche, se posent avec douceur sur ceux du monsieur flâneur.

La connaissance est vite faite entre le promeneur et la promeneuse.

On s’aborde sous n’importe quel prétexte, on s’entretient du beau temps, du charme que Paris offre à ceux qui ne sont pas pressés, et, comme la dame est vraiment très aimable, qu’elle répond en souriant à toutes les questions que lui pose le monsieur, celui-ci se met à parler de la seule chose qui l’intéresse réellement.

On s’entend à merveille et, après quelques minutes d’entretien à demi-voix, le monsieur suit, à une faible distance, la jolie promeneuse qui