Page:Blanquefort - Maisons de plaisir et distractions parisiennes, 1909.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
31
et Distractions Parisiennes

Le monsieur dit qu’il n’a rien à faire de sa soirée ; il va diner dans le quartier et, à partir de neuf heures, il sera là, sur ce trottoir, à attendre la jeune personne.

Pour sceller leur mutuelle promesse, bobonne et miché se serrent la main.

Puis, la porteuse du tablier blanc prend son galop et disparaît sous une porte cochère.

Le monsieur soupire et se décide à aller manger un morceau pour calmer son impatience.

Et puis, il faut bien tuer le temps jusqu’à neuf heures !

Mais à partir de ce moment, il est inquiet, nerveux, se promène de long en large, guettant l’arrivée de sa conquête de tout à l’heure.

Enfin, voilà un tablier blanc !

Le monsieur s’avance rapidement. C’est bien la bobonne qu’il convoite, qui arrive en coup de vent, furieuse après « Madame » qu’elle gratifie de noms d’oiseaux et d’animaux.

Elle est tellement en colère qu’elle n’écoute pas son galant compagnon. Elle ne se calme qu’après avoir débité que « Madame » était une grue qui couchait avec tous les amis de « Monsieur » et que « Monsieur », un pas grand’chose encore que celui-là, lui faisait de l’œil, à elle, sa bonne.

Et elle pérore, pérore, raconte que la concierge lui a dit ceci, celà et que, à la fin, elle en a assez de cette sale boîte et qu’elle va fiche son camp.