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et Distractions Parisiennes

que les maigres appointements du mari leur refusent.

Et qui le saura ?

Un mari, c’est si facile à berner !

S’il s’étonne des acquisitions de sa femme, elle saura bien lui démontrer qu’une bonne ménagère trouve toujours des occasions extraordinaires.

Et les magasins n’annoncent-ils pas tous les jours des « occasions extraordinaires ».

Et la ménagère habile ne se hâte-t-elle pas d’en profiter.

Et puis la petite femme est aimante, gentille. Plus elle trompe son mari, plus elle est câline, prévenante avec lui.

Et comment la soupçonnerait-il ?

Chaque soir, quand il rentre, las, de son bureau, de son travail, n’est-elle pas à la maison, occupée à coudre ou à préparer la soupe ?

Et comme elle est heureuse de son arrivée ; quelle bonne petite soirée elle organise ! Elle le gâte, lui donne ses pantoufles, l’appelle son « petit chou », égaie tout l’intérieur de sa gaieté exhubérante, de son babil de petite perruche satisfaite.

Et au dodo, elle est amoureuse, caressante, insatiable.

Comment ce brave homme de mari pourrait-il supposer un instant que sa douce moitié occupe une partie de sa journée à le tromper ?