Page:Blanquefort - Maisons de plaisir et distractions parisiennes, 1909.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
et Distractions Parisiennes

elle n’est pas dans les griffes d’une procureuse qui l’exploite, elle n’est pas chez elle, tout de, même.

L’appartement qu’elle habite est loué par un tapissier qui l’a meublé et l’a sous-loué à la petite femme.

Chaque mois, elle doit en verser le loyer au dit tapissier qui, sans pitié, la jetterait à la rue, si elle ne s’exécutait pas.

Et, la rue, c’est la misère pour une femme galante.

Telle petite femme qui, gentiment installée, bien frusquée, se fera payer cinq louis une « consommation », ne trouvera pas cinq francs si elle est mal fichue et si, pour tout logement, elle n’a qu’un pauvre taudis, une misérable chambre.

Chez la courtisane, c’est, avant la femme, le luxe qui l’entoure qu’on solde en entrant.

La courtisane de marque moyenne n’a, ni loge à l’Opéra, ni chevaux, ni voitures.

Elle se rend plus volontiers, d’ailleurs, dans les music-halls à la mode que dans les théâtres. Elle y trouve plus facilement le « client » à lever.

Elle est séduisante, très pomponnée, très parée, soignée à souhait ; c’est un joli joujou parisien tout indiqué à l’usage des provinciaux et des étrangers qui viennent dans la Capitale pour s’amuser et rendre hommage à nos belles petites.

La différence entre la courtisane de deuxième marque est cent fois plus grande que celle exis-