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et Distractions Parisiennes

lette, décolletées outre mesure, se font une concurrence sans vergogne et sans pudeur.

Elles vous rient des yeux, des lèvres, vous appellent, vous frôlent, vous excitent et… s’offrent.

C’est un marché. Un marché de belles petites qui vous promettent mille et une sensations nouvelles, pourvu que vous leur offririez beaucoup de galette.

Si, pour approcher ces belles personnes, il faut avoir le louis facile, il n’en faut pas tant pour entrer dans les bonnes grâces des pauvresses qui se promènent sur les Boulevards Extérieurs.

Mal fichue — la pierreuse est rarement jolie, — malpropre souvent, grossière toujours, la racoleuse des Boulevards Extérieurs, se balade, tête nue, en trotteur minable, par tous les temps.

Elle va, par la bise glacée, enveloppée d’un mauvais fichu, les mains rougies, le visage congestionné, mendiant l’amour en échange de quelques sous.

Pour gagner sa vie et celle du « marlou » qu’elle entretient, elle turbine toute la nuit.

Tout lui est bon, le poivrot abruti, l’ouvrier en goguette, le bourgeois cruel et vicieux qui, une fois par hasard, veut goûter aux amours crapuleuses.

Comme elle n’a pas la qualité, il faut qu’elle se rattrape sur la quantité.

Si l’étranger qui vient à Paris pour s’amuser,