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et Distractions Parisiennes

nieux industriel dans l’arrière-boutique d’un marchand de vins.

À côté de perruques de toutes couleurs, de fausses nattes, de jupes courtes et de chaussettes que les filles viennent échanger là contre leurs vêtements, c’est tout un attirail de fioles, de crèmes et de poudres destinés à masquer les rides trop apparentes des vieilles prostituées qui vont aller jouer à la « gosse ».

Et, tant que le tête-à-tête, n’est pas là pour démontrer la fraude, l’illusion est assez complète, puisque ces femmes, en agissant ainsi, gagnent leur vie quotidienne.

Le racolage dans les gares, surtout dans les grandes gares, procure aussi d’assez gentils bénéfices aux petites femmes qui s’y adonnent.

Les unes, vêtues en toilette de ville fort élégantes, les autres, habillées en costumes de voyageuses, vont et viennent dans les salles, sur les quais, aux abords même des gares.

Elles ont l’œil assez exercé pour reconnaître le provincial et l’étranger pourvus du « sac ». Elles devinent celui qui arrive dans la Capitale, sous prétexte d’affaires à traiter, mais en réalité qui y vient pour s’amuser.

Elles le frôlent, insinuantes, aimables et prometteuses.

La chair est faible, la petite femme est jolie, l’occasion est tentante et comme le voyageur à rêvé, pendant tout le trajet qu’il vient de faire