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aux étages inférieurs. Nous ne nous rendions pas compte de ce qui se passait. Je croyais la maison enfoncée en terre ou à moitié démolie. M. Maudhuy n’a pas pu encore nous raconter les détails, mais il a dit ce matin à Julien : « Tu avais raison tout de même ; si j’avais eu quelques leçons aussi fortes, étant plus jeune, je ne serais pas si entêté ; mais je suis trop vieux pour changer ; il faut me garder comme je suis. » Julien m’a raconté que son parrain avait le courage de rire en parlant ainsi. Ah ! c’est un homme de tête, M. Maudhuy, et de grand cœur aussi, à travers ses manies de commandement et ses défiances contre les idées d’autrui. On peut bien lui passer, à son grand âge, ses entêtements à vouloir toujours avoir raison, et l’on n’a vraiment le droit d’en médire que lorsque cette obstination a des résultats tels que ceux d’aujourd’hui.

Mme Trassey ayant demandé à l’hôte parisien la permission de le quitter pour s’occuper du malade, Charles ne put distraire son désœuvrement que par une promenade au jardin.

Là aussi il trouva du nouveau. D’abord, la basse-cour ne déshonorait plus de sa maisonnette, de ses caquetages et de ses exhalaisons le terre-plein en terrasse qui descendait aux parterres. Cette terrasse était sablée, et des lauriers-roses en caisses formaient au milieu un faisceau fleuri qu’entouraient, étagés sur des gradins, des cercles de pots de fleurs dont le cercle inférieur contenait cette linaire, commune à Sennecey dans les jardins, et qu’on y