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donnée sur le trait dominant du caractère de son oncle.

Ce qui lui est arrivé est bien de sa faute, dit Mme Trassey ; mais il est ainsi et, jusqu’à son dernier jour, il ira au bout de toutes ses volontés et ne souffrira pas qu’on les lui conteste. Voici comment le malheur est arrivé : Julien avait constaté le mauvais état du plancher du grenier, et il avait demandé à M. Maudhuy la permission d’y mettre les ouvriers pour le réparer. Il craignait un effondrement pour le temps où les greniers seront chargés de récoltes. Une maîtresse poutre était pourrie, les soliveaux fléchissaient, ce qui était visible au plafond de la chambre située au dessous de cette portion du grenier. M. Maudhuy soutenait que c’étaient là des imaginations et que sa maison était plus solide qu’une bastille. C’est son mot quand il parle de son habitation, dont il a bien le droit d’être fier, après tout, puisque c’est la plus belle de Sennecey. Sur l’insistance de Julien, il a fini par répondre : « Eh bien, j’irai visiter cette poutre et ces soliveaux, et je promènerai dessus un des grands coffres du grenier, afin que l’épreuve soit concluente. » Julien s’est récrié sur ce projet imprudent, et il a fini par croire son parrain persuadé du danger à courir, et décidé seulement à voir tenter une épreuve sous ses yeux. Il se trompait. Dès que M. Maudhuy a été seul, il est monté au grenier, et lorsque le plancher s’est effondré, avec le bruit d’un coup de tonnerre, nous avons été comme fous