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de partir sans vous saluer, et il m’a chargée de tous ses compliments pour vous.

— Ainsi, je ne le verrai que ce soir ?

— Oh ! il ne sera pas de retour ce soir ; il m’a dit qu’il allait à Lyon et a fait sa valise pour deux ou trois jours de voyage. J’ai été bien surprise de le voir nous quitter dans un moment où l’on pourrait avoir besoin de lui s’il survenait une complication dans l’état de M. Maudhuy, s’il fallait courir, par exemple, à Châlon chercher des médecins pour une consultation ou quelque médicament qui ne se trouverait pas dans nos pharmacies de Sennecey ; mais il n’y a pas à discuter un ordre de votre oncle…

— Et Julien n’a pas trouvé moyen de me voir avant de partir ? Ce départ a donc été bien subit ?…

— Très subit. Il ne s’en doutait pas ce matin. C’est à la sortie du docteur de sa chambre que M. Maudhuy a fait appeler Julien. Ils ont causé ensemble une demi-heure, pendant qu’on vous installait dans votre chambre. Et voilà comment Julien vous a manqué.

Il n’y avait aucun moyen de questionner Mme Trassey sur le but de ce voyage imprévu dont elle s’étonnait la première, preuve qu’elle en ignorait l’objet ou qu’elle trouvait d’une bonne politique de paraître l’ignorer. Charles la mit sur le chapitre de l’accident dont M. Maudhuy avait été victime, et il en subit une seconde narration circonstanciée d’où il tira, comme renseignement précieux, une