Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

restés dans le compartiment encore ouvert.

— Eh bien, monsieur, voici un télégramme de Paris pour vous !

Ce fut sur la voie, après avoir posé à terre sa valise, que Charles lut le télégramme, rédigé selon les avis de M. Langeron, qui lui enjoignait de prendre le premier train remontant, sans pousser jusqu’à Sennecey.

Mais Albert Develt avait bien jugé son ami en le supposant incapable de suivre cette mesure de prudence.

— En fin de compte, se dit Charles, j’ai été appelé, je n’ai pas reçu à Paris le second télégramme, je suis dans mon droit et même je remplis un devoir en allant à Sennecey. Il y a huit ans que mon oncle ne m’a vu ; j’étais alors un jeune garçon assez revêche ; il n’a pu garder de moi qu’une idée disgracieuse : l’occasion est bonne pour lui montrer ce que je suis devenu et le réconcilier avec moi. Que vais-je faire après tout chez lui ? Le saluer, lui souhaiter une prompte guérison… Y a-t-il sujet de craindre un méchant accueil ?… Et puis, je prendrai l’air du logis et pourrai conjecturer avec plus de sûreté ce qui s’y passe et ce que le bonhomme a dans l’esprit.

Il était six heures et demie quand le train omnibus déposa Charles Maudhuy à la gare de Sennecey-le-Grand, Réconforté par un léger déjeuner pris à la gare de Châlon-ville pour passer le temps de l’attente, le jeune homme s’achemina vers le bourg