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parfois, dans les jeux de Bourse, des dessous de cartes qui lui avaient échappé, à lui, Charles ? Il s’attacherait donc Albert Develt et lui donnerait en mariage Cécile dont son ami déplorait de n’oser solliciter la main, faute d’une fortune qui lui permît d’installer un ménage dans de bonnes conditions.

Que devrait-on donner à Cécile pour réaliser ce programme ? Charles hésitait quant au chiffre. S’il n’y avait qu’un million à prendre à Sennecey, deux cent mille francs de dot, ce serait vraiment trop écorner l’héritage. Albert devrait se contenter à moins, et il retrouverait ses avantages dans la part des bénéfices que Charles lui abandonnerait sur les opérations à tenter.

Mais si le vieux sournois de Sennecey avait fait dans son testament la part de son cousin Carloman, quel décompte de moitié dans la succession ! En ce cas, plus de dot pour Cécile, sous peine de s’interdire la possibilité de gains fructueux sur un capital d’une certaine importance. Mais Cécile n’avait pas encore tout à fait vingt et un ans ; elle paraissait même beaucoup plus jeune. Sa taille mince, la délicatesse de son teint, la gaieté lumineuse de ses yeux noirs faisaient qu’on lui donnait à peine dix-huit ans. Cécile pourrait donc attendre encore, d’autant mieux que jusque-là elle n’avait point paru empressée de se marier.

Ces craintes d’un partage à subir, ces soucis d’une sœur à doter allaient et venaient, ne troublant que