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tion médiocre avaient été le prologue piteux. C’en était fini de cette mesquine position sociale d’employé, si contradictoire à ses instincts élégants, à ses goûts de luxe… Mais si l’héritage était à partager ? Bah ! il y avait des chances pour le recueillir tout entier. D’abord, rien ne disait que le cousin d’Amérique entretînt une correspondance avec l’oncle de Sennecey, et les vieillards sont portés à punir qui les néglige. Quant au risque d’un gros legs à Julien Trassey, les tribunaux sont coutumiers des arrêts bien justes qui annullent les donations obtenues par des étrangers intrigants, grâce à leur empire sur les vieilles gens circonvenus par leurs menées. Si au contraire Julien Trassey n’était désigné que pour un legs d’une certaine importance, même un peu supérieure à ses services, eh bien, on le lui laisserait. Il valait mieux se montrer large que de s’atteler aux tracas d’un procès.

Selon toute apparence, le testament allait désigner Charles comme légataire universel, Le vieil oncle n’avait-il pas déclaré que Charles avait de la chance d’être pour ainsi dire le dernier des Maudhuy ? N’était-ce pas là attester qu’à ce dernier des Maudhuy devait aller fatalement la fortune de la famille ?… Y aurait-il un legs pour Cécile ? Ce n’était pas probable. L’oncle n’avait guère fait attention à cette enfant pendant le dernier séjour de la famille à Sennecey, huit ans auparavant. C’était Charles qu’il avait voulu garder, s’attacher ; c’était le refus de Charles qui l’avait seul irrité. Il avait laissé par-