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son étonnement de l’adresse portant le nom de sa mère, décédée depuis six mois. En retour des regrets sympathiques qu’il envoie, espère un souvenir cordial pour le pauvre orphelin. »

« Voilà quelle fut, à quelques erreurs de mots près, selon la fidélité de ma mémoire, la marque de bonne parenté que je reçus de mon neveu dans cette triste circonstance. Carloman, qui m’avait envoyé ces trois lignes griffonnées à la hâte sur une carte de visite, n’avait pas songé, six mois auparavant, à me notifier la mort de sa mère. Je ne répondis rien au pauvre orphelin, et nos rapports s’arrêtèrent là.

— Savez-vous, Madame, demanda Albert Develt, si cet Américain est aussi ménager de sa prose envers M. Maudhuy de Sennecey ?

— J’ai questionné celui-ci à cet égard. Il a sur tous les sujets une façon de répondre d’un ton de badinerie narquoise qu’on ne sait comment interpréter. J’ignore donc ce qu’il en est au juste. Et puis, M. Maudhuy s’intéresse-t-il vraiment à ses neveux ? Voilà ce que je me demande parfois, tant sa conduite à leur égard offre peu de suite. Ainsi, pour ne parler que de ce qui nous concerne, pendant longtemps, pour entretenir de bons rapports avec lui et réchauffer à notre égard ses sentiments de famille, j’ai sollicité chaque été la permission d’aller passer quelques semaines chez lui avec mes deux enfants. Il me répondait chaque fois que son frère Louis avait besoin des siens autour de lui et n’était