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vieillesse ou la dot de ses enfants. Nous partîmes pour Paris, ce grand refuge des existences déclassées qui se cherchent une nouvelle voie. Les prétentions de mon mari étaient si modestes, et il apportait avec lui tant de témoignages d’estime et de chaudes recommandations qu’il trouva facilement le poste qu’il souhaitait. Puisque vous êtes le compagnon de mon fils dans la maison de banque où son père a passé les quinze dernières années de sa vie, vous savez, monsieur Develt, quels bons souvenirs on y a gardé de ses services.

« Quant à mon beau-frère Claude, il était incapable de se résigner à un emploi en sous-ordre. Il quitta la France avec sa femme et son fils pour aller tenter la fortune en Amérique à l’aide du mince capital qui lui restait. Depuis quinze ans, nos seuls rapports avec ce parent ont été l’échange des lettres de faire-part avec leurs réponses de condoléances obligées lorsqu’un des nôtres venait de mourir. J’ai appris de cette façon la mort de mon beau-frère, survenue il y a dix ans déjà, et j’ai su par le texte imprimé qu’il résidait à Chicago, tandis que nous le croyions encore à New-York. Lorsqu’à mon tour j’ai adressé à ma belle-sœur et à son fils l’annonce de mon veuvage, j’ai reçu de Carloman, non pas même une lettre, mais une carte de visite sur laquelle il avait tracé d’une écriture aussi pointue, aussi anglaise que possible, les mots suivants :

« Présente ses compliments à sa tante et exprime