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monde, et cet héritage enrichira Charles et Cécile. La part de chacun sera encore assez belle, même s’ils doivent couper la pomme en trois…

— En trois ? répéta Albert Develt avec un sursaut d’étonnement ; mais après une courte réflexion, il ajouta d’un ton aimable en s’inclinant devant Mme Maudhuy :

— Eh ! sans doute ! madame a droit à n’être pas oubliée par son beau-frère,

— Je vous sais gré de cette politesse, répondit en souriant la maîtresse de la maison ; mais je ne saurais l’accepter comme un présage. M. Langeron ne faisait pas allusion à moi tout à l’heure en présumant que l’héritage sera partagé en tiers. Il songeait à notre cousin d’Amérique dont la parenté avec mon beau-frère est la même que celle de mon fils et qui a par conséquent les mêmes droits à hériter.

— Ce cousin-là est donc le fils du second frère, de l’associé de votre mari, madame, dans sa maison de banque de Mâcon ?

— Précisément, reprit Mme Maudhuy ! et ceci me ramène au fil de notre histoire. La petite maison de banque prospéra pendant quelques années, bien que fondée avec des capitaux modestes. La fortune des deux frères dont vous connaissez le chiffre, ma dot et celle de ma belle-sœur, jetées dans la masse, en constituaient les fonds. Mais les deux associés n’avaient pas la même façon de comprendre et de pratiquer les affaires. Prudent, méticuleux, mon