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… « Je vous demande pardon, messieurs, de vous parler autant de questions d’argent, mais.

— Mais c’est là l’élément d’intérêt de cette histoire de famille, interrompit Albert Develt qui avait écouté jusque-là avec une attention soutenue. Si M. Carloman Maudhuy a continué à vivre de cette façon, il serait possible d’évaluer, à une erreur de quelques mille francs près, l’héritage important qu’il laissera.

— Ce calcul ne saurait être établi un peu sûrement, dit M. Langeron, car, sans éléments d’information, il ne pourrait être tenu compte des placements plus ou moins heureux et de ces chances de gain qui viennent solliciter les capitalistes et font arriver chez eux le profit sur la pente de l’eau qui court à la rivière, M. Carloman Maudhuy a soixante-quatorze ans. Ayant mené toujours la vie restreinte que vous savez, ayant hérité successivement de sa femme et de plusieurs parents, il doit posséder environ un million. C’est pour moi un de ces provinciaux dont l’existence modeste prouve la force de l’épargne. De telles fortunes, accumulées sou à sou, et pourtant sans ladrerie — car nul n’a accusé jamais d’avarice Carloman Maudhuy — sont un exemple frappant de cette sagesse française qui prévoit et assure l’avenir par l’économie, et aussi par la simplicité des mœurs. Ah ! certes, je souhaite que M. Maudhuy guérisse et qu’il jouisse le plus longtemps possible de sa fortune ; mais, en fin de compte, chacun de nous doit dire adieu à ce bas