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offrit de la leur racheter et d’en solder le prix dans les trois mois. Était-il aidé par le comte de Glennes, comme il le laissa entendre, ou bien, associé à la régie depuis dix ans, avait-il joint à ses économies et à la dot de sa femme l’argent comptant de son père, donné et reçu de la main à la main ? Voilà ce qu’on ne sut point. Mais il est certain qu’à la mort du comte de Glennes, le régisseur n’eut aucun reliquat à payer à sa succession. Tout au contraire, il hérita d’un bois d’une quinzaine d’hectares situé sur la commune de Gigny. Le comte de Glennes, qui n’avait que des collatéraux éloignés, disait dans son testament que ce legs était un souvenir de sa famille, éteinte avec lui, le dernier du nom, laissé à son filleul en l’honneur des services rendus à son domaine par les trois générations de Maudhuy qui s’étaient succédé en qualité de régisseurs.

« Carloman s’établit alors à Sennecey-le-Grand, dans la vieille maison patrimoniale, inhabitée depuis longtemps. Son père et lui n’y avaient résidé qu’au moment des récoltes ou des tournées d’inspection dans les fermes. Suivant les errements paternels, il n’y fit aucune réparation et y vécut mesquinement.

« Je me souviens de ma surprise lorsqu’au retour de mon voyage de noces, j’allai visiter à Sennecey mon beau-frère et ma belle-sœur. Ils n’avaient pas paru à mon mariage, ma belle-sœur étant fort malade à cette époque. Elle ne pouvait élever aucun enfant et venait alors de perdre le troisième, à peine