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XXX

Mme Maudhuy voulait aller jusqu’au jardin. Ses forces la trahirent. Elle ne put que s’asseoir devant la fenêtre ouverte sur la terrasse, pendant que Cécile et Julien s’acheminaient vers le cadran solaire par la grande allée du parterre.

Une frayeur gagnait la jeune fille pendant qu’ils avançaient côte à côte sans se parler. Elle craignait que son oncle ne la fit trop riche. Elle s’était aperçue qu’à mesure que Julien constatait la complication des précautions prises pour garder le secret, il était devenu grave. Le respect de son accent perdait ce confiant abandon qu’il avait repris avec tant de joie après avoir lu la phrase où l’oncle Carloman regrettait de n’avoir pu donner à Cécile une plus forte part dans son héritage. La tête baissée, pensif, il s’essayait au rôle d’obscur ministre des volontés de son parrain, pour préserver sa fierté d’un nouveau soupçon. La jeune fille qui déjà n’avait pas cru en lui, ne pouvait-elle, devenant riche tout à coup, le supposer épris de sa fortune plutôt que de sa personne ?