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venu. Ah ! prions Dieu qu’il ait pitié de notre pauvre Charles et qu’il lui rende la raison !

Julien Trassey prit congé pour mettre fin aux actions de grâce que Mme Maudhuy lui renouvelait ; elle fit signe à sa fille de reconduire le jeune homme. Elles devaient bien cette politesse à M. Trassey qui s’était dévoué à leur service dans des circonstances aussi pénibles.

Les deux jeunes gens descendirent l’escalier en silence. Julien, qui avait les devants parce que Cécile avait hésité à exécuter l’ordre de sa mère, ralentit le pas en s’apercevant qu’on l’accompagnait, et tous deux se retrouvèrent dans le vestibule. Cécile sentait qu’elle devait un remerciement à Julien, mais elle ne savait comment le formuler, et elle conduisit le jeune homme jusqu’à la porte de la rue avant d’avoir trouvé le mot de la situation.

— Mademoiselle, lui dit tout à coup Julien comme s’il avait suivi le cours des idées de la jeune fille, il doit vous être désagréable de me devoir quelque chose, et je vais vous offrir les moyens de vous acquitter tout de suite envers moi.

— Je n’ai pas un assez méchant cœur pour que la reconnaissance me pèse, répondit spontanément Cécile ; mais je vous ai donné le droit d’en douter. En quoi puis-je vous payer une partie de ma dette ?

— En consentant à répondre à deux questions que j’ai à vous poser, dit Julien… Oh ! ne craignez pas qu’il s’agisse de choses qui me touchent…