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nonçant à M. Limet qu’on l’envoyait quérir parce que « le jeune monsieur était devenu fou. »

— Je conçois, dit le notaire à Cécile, qu’il vous soit impossible de quitter votre mère dans l’état où elle se trouve. Même à vous deux, que feriez-vous là-bas ? Des femmes ne sont pas propres à mener de telles affaires. Je m’offrirais volontiers à faire le voyage ; mais, outre que je ne puis quitter mon étude, mon clerc étant malade depuis une huitaine, il s’est offert pour me remplacer quelqu’un de plus jeune que moi et qui saura mieux se débrouiller dans ce Paris où je me sens toujours dominé par la hauteur des maisons, l’air rogue des concierges et autres épouvantails à provinciaux.

Julien Trassey, qui s’était effacé derrière le notaire, et que Cécile n’avait pas remarqué jusque-là, s’avança et dit à la jeune fille :

— J’espère, mademoiselle, que vous ne me ferez pas l’affront de refuser mes services. Je dois trop à la famille Maudhuy pour ne pas mettre sous mes pieds certains ressentiments quand elle a besoin de moi. Il serait noble de votre part de ne songer en ce moment qu’à mon titre de filleul de votre oncle qui m’impose de venir me mettre à votre disposition.

— Merci, monsieur, répondit Cécile. Je vais vous préparer quelques lettres pour nos amis de Paris, auprès desquels vous aurez les renseignements nécessaires sur ce qui reste à faire.