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Mme Maudhuy que des pertes successives subies depuis deux mois avaient altéré la raison de Charles. À la suite de quelques jours de divagations, Charles avait fait scandale sur les marches mêmes de la Bourse, sous le coup d’un véritable transport au cerveau. Les agents de police avaient dû lutter contre ce furieux pour protéger ceux qu’il voulait frapper, parce qu’il les accusait de sa ruine. Le pauvre Charles avait été transporté d’office à l’asile Sainte-Anne. Le lendemain, Albert Develt s’y était présenté et n’avait pas été admis à voir son ami qui délirait encore. Il prévenait donc la famille de ce triste accident et se mettait à la disposition de Mme Maudhuy pour les démarches à faire, en ne négligeant pas toutefois de déplorer que la plus grande partie de son temps fût occupée.

La pauvre mère passa par une série d’évanouissements après avoir lu cette lettre où le malheur de son fils lui était appris sans ménagement. Cécile dut faire coucher sa mère, et envoya chercher en même temps M. Cruzillat et M. Limet. Pendant que le docteur était auprès de Mme Maudhuy, la jeune fille descendit au salon pour s’entendre avec le notaire. Ne fallait-il pas à la fois s’occuper de la santé de Mme Maudhuy, et des devoirs qui restaient envers le malheureux Charles.

Le notaire savait déjà en somme de quoi il s’agissait. Mme Maudhuy avait parlé, dans les crises nerveuses qu’avaient entrecoupées ses syncopes, et la vieille Nannette ne s’était pas crue indiscrète en an-