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Cécile déchirait les lettres qui contenaient des allusions de ce genre. À quoi bon conserver ces témoignages d’une amitié qui s’abusait ? Ils étaient heureux, grâce à elle ? Tant mieux. Sa vie avait donc un sens : si elle ne lui servait à rien personnellement, elle avait pu quelque chose pour le bonheur d’autrui. Voilà ce que Cécile se répétait aux jours noirs où s’affaisse le courage.

Une épreuve du moins lui était épargnée : Julien la fuyait désormais, et c’était pour elle un soulagement de pouvoir ensevelir ses souvenirs dans la monotonie de son existence, sans ces brusques réveils des rencontres fortuites.

Un jour d’automne cependant Julien vint à la maison Maudhuy ; mais c’était dans des circonstances si graves que Cécile ne vit plus en lui que le filleul de l’oncle Carloman.

Ce jour-là, une lettre de Paris était venue foudroyer Mme Maudhuy. Cette lettre était d’Albert Develt, resté l’ami de Charles, bien que ne l’ayant pas suivi dans sa course effrénée aux gains de Bourse. Maintenu dans des limites restreintes par son contrat de mariage, Albert Develt devait à la prudence des parents de sa femme de n’avoir pu risquer sa dot dans la spéculation, et il était resté dans sa maison de banque quand son ami l’avait quittée pour se lancer dans le champ libre du marché de l’argent.

Dans cette lettre, où Albert Develt ne négligeait pas de vanter sa propre sagesse, il annonçait à