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Des Trassey, il n’en était plus question dans ces projets architecturés en l’air par d’officieuses commères. Il était de notoriété publique que Julien abandonnait ces habitudes laborieuses qui lui avaient valu sa bonne renommée. Ce n’est pas que la morale eût rien à reprendre dans le goût des voyages qui s’était emparé de ce jeune homme ; mais il était évident que profiter des moindres intervalles des soucis de régie pour aller à Lyon, en Suisse et jusqu’en Lombardie, indiquait chez Julien Trassey tout autre chose que l’intention de se fixer dans son ménage. D’ailleurs, il parlait de résigner la régie des biens de Carloman Maudhuy, et l’on savait qu’il n’avait consenti à l’exercer jusqu’à la fin de l’année que sur la promesse formelle du propriétaire de venir en France à cette époque recevoir lui-même les comptes de son régisseur.

Les Américains continuaient d’écrire à Cécile, et à propos de cette résolution de Julien Trassey, la jeune fille avait reçu de Reine une lettre très vive dans laquelle celle-ci l’accusait de caprice envers Julien. Reine terminait par ces mots :

« Puisque vous en êtes encore à jouer Les deux Timides, je vois qu’il vous faudra un interprète à chacun pour parvenir à vous entendre. Carloman et moi, nous sommes décidés à prendre ce rôle. Ce sera de la part de mon mari un intérêt bien entendu et un bon office de parent à vous rendre ; de ma part, à moi, ce sera un devoir de gratitude à remplir. Ne vous dois-je pas mon bonheur ? »