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les frais de collège de son filleul, et lorsque les deux autres fils, Claude et Louis, grandirent à leur tour, M. Maudhuy dut, sous peine d’injustice, leur donner une éducation analogue à celle de leur aîné.

« Ces deux cadets, d’une intelligence plus déliée, perdirent vite le goût de la vie rurale que Carloman conserva, et quand ils furent devenus des jeunes hommes, ils sollicitèrent leur père de leur laisser chercher leur voie dans quelque grande ville.

« Philibert Maudhuy entra dans une de ces colères qui faisaient trembler tout le monde devant lui, et il jura que dès le lendemain, ces beaux jeunes messieurs devraient mettre l’habit bas et faire l’office de garçons charretiers pour ramener la vendange s’ils voulaient avoir à dîner.

« La maison de régie était voisine du château ; au moment où se passait cette scène dont mon mari, mon pauvre Louis, m’a bien des fois fait le récit, le comte de Glennes se promenait non loin de là. Il entendit les éclats de voix qui partaient de la salle basse, et sans façon, à sa mode noblement patriarcale, il entra pour mettre la paix entre le père et les enfants. Peut-être n’était-il si proche que parce qu’il prévoyait les difficultés qui s’élevaient entre eux. En tout cas, il entra, dès les premiers mots, au vif de la question en disant à mon beau-père qu’il tutoyait pour l’avoir connu tout enfant :

« — Raisonne, mon ami, avant de te fâcher. En