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envers son filleul, et la jeune fille doutait de son droit à maltraiter Julien, lorsque Mme Trassey entra les yeux rouges et baissés, le teint plus pale que de coutume.

Cécile qui accourait vers elle en entendant s’ouvrir la porte, s’arrêta en chemin.

— Mademoiselle, dit Mme Trassey, mon fils a le regret de ne pouvoir vous renseigner au sujet de ce livre.

Cécile retrouva l’amertume de ses soupçons pour répondre aussitôt :

— M. Trassey insiste-t-il encore pour savoir à quoi tient mon… antipathie contre lui ?

— Non, reprit la mère, mais devant le portrait de cet homme de bien que vous regardiez là, et dont la mémoire est un culte pour nous, je vous atteste, Mademoiselle, que vous êtes injuste envers Julien. Ah ! j’en dis trop et plus que mon fils ne le veut. Je serai désormais aussi fière que lui et nous ne vous importunerons plus.

Une crainte saisit Cécile, la crainte de voir Mme Trassey quitter le petit logis. Elle ne voulait pas que cette digne femme abandonnât cet asile en lui laissant, à elle, l’odieux de l’en avoir chassée. Elle prit les deux mains de Mme Trassey et ne retenant plus ses larmes, elle lui dit :

— Mais vous resterez au petit logis, Madame ? Je n’aurais plus un moment de paix intérieure si vous le quittiez. Je croirais avoir manqué à la mémoire