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qui eut compassion de cette mère à qui elle ne voulait pas infliger la honte de savoir son fils coupable d’une bassesse. M. Trassey saura, lui, de quoi il s’agit entre nous.

— Écoutez, il est au petit logis qui m’attend dans l’anxiété. J’y vais et je reviens à l’instant vous apporter sa justification. Ah ! jeunes têtes, c’est donc à propos d’une insignifiance, de quelque querelle de mots que vous vous boudez contre vous-mêmes !

Mme Trassey avait pris le bras de Cécile qu’elle serrait contre sa poitrine en revenant vers la maison ; elle entraînait la jeune fille de son pas vif qui avait hâte de courir à la réconciliation pressentie. Son dernier mot, contre lequel Cécile n’aurait pas osé protester, retentissait encore aux oreilles de la jeune fille ; elle ne voulait pas regarder Mme Trassey ; elle sentait assez peser sur elle ce doux sourire maternel qui se croyait sûr de se communiquer.

Ce ne fut pas un moment, mais près d’une heure que dura le séjour de Mme Trassey au petit logis. Cécile qui l’avait attendue d’abord dans le vestibule, avait ensuite erré par le salon, puis ne sachant s’y tenir en place, elle était entrée dans la chambre du rez-de-chaussée afin de chercher dans la vue du portrait de l’oncle Carloman un soulagement à cette lutte qui lui déchirait le cœur.

Ce portrait dont les yeux la regardaient avait une expression sévère. L’oncle Carloman semblait demander compte à Cécile de tant de cruauté