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vous, qui êtes l’aménité même, vous l’ayiez traité si durement, il faut qu’il soit coupable, à son insu, d’un tort grave à votre égard. Mais vous êtes trop équitable pour laisser un pauvre garçon sous le coup d’une condamnation dont il ignore les motifs. Que vous a-t-il fait ? De quoi doit-il se justifier ?

Cécile se serait volontiers jetée dans les bras de Mme Trassey pour la remercier de cette ouverture. Puisque Julien ne craignait pas de provoquer un éclaircissement, c’est qu’il y avait une explication valable au larcin des deux in-folio. Mais la jeune fille se contint pour répondre avec froideur :

— Si M. Trassey peut m’apprendre ce qu’est devenu le dictionnaire de Chomel que j’ai encore vu dans la chambre de mon oncle la nuit de sa dernière veillée mortuaire, je suis prête à lui demander pardon de la méchante humeur que je lui ai manifestée.

— Un dictionnaire ! fit Mme Trassey dont les yeux s’arrondissaient de surprise.

Évidemment, elle ignorait tout et s’était attendue à tout autre chose qu’à cette révélation portant sur un objet aussi peu important.

— Oui, Madame, un dictionnaire qui m’appartient comme le prouve ma signature au revers blanc de la garde du premier volume.

— Et c’est à la disparition de ce dictionnaire que tient votre antipathie contre mon fils ? En vérité, je ne comprends pas ! dit Mme Trassey.

— Ne cherchez pas à comprendre, reprit Cécile