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dhuy et Cécile de venir passer un mois chez eux il ne fallait pas abuser de leurs offres au point d’accepter, comme Mme Langeron le proposait, qu’une de ses filles allât loger chez sa grand’mère pour donner une seconde chambre à Cécile.

Cécile l’emporta. Mme Maudhuy partit seule. Le lendemain, la jeune fille était assise sous la charmille et s’occupait à coudre une layette pour une femme de Beaumont dénuée de ressources, lorsqu’elle vit venir à elle Mme Trassey par l’allée du parterre. Sachant sa jeune maîtresse au jardin, Nannette avait laissé entrer cette visiteuse inattendue.

Cécile lui fit bon accueil ; elle devait cet hommage à la mémoire de son oncle et il ne lui coûtait aucun effort, Mme Trassey lui inspirant une estime respectueuse. Mais après un entretien où la cordialité était égale des deux parts, la visiteuse se mit à faire l’éloge de son fils. Cécile écouta d’abord en silence, et finit par interrompre Mme Trassey en lui demandant son avis sur la coupe d’un petit bonnet.

Mme Trassey retailla l’étoffe avec une sûreté de main qui attestait sa compétence, mais elle ne voulut pas comprendre le sens de cet incident, car après avoir rassemblé sous la morsure d’une épingle les trois pièces rectifiées du bonnet, elle dit à Cécile :

— Qu’avez-vous contre mon fils ? Oh ! vous pouvez me le confier, et je vous en prie en grâce. Pour que