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IV

« Il me faut remonter un peu haut dans l’histoire de notre famille, dit la maîtresse de la maison quand son auditoire se fut groupé autour de son fauteuil ; je dois vous faire connaître le père de mon mari, M. Philibert Maudhuy, qui était de son vivant propriétaire foncier à Sennecey et en même temps régisseur des grands biens que le comte de Glennes possédait dans l’arrondissement.

« Mon beau-père était un homme rude à lui-même et aux siens, d’une activité, d’une économie poussées jusqu’au scrupule. Il n’avait qu’une passion, celle de la terre au soleil, cette passion rurale qui fait qu’on se refuse les douceurs du bien-être pour accroître chaque année son domaine d’un lopin de terre. Philibert Maudhuy se serait contenté pour ses trois fils d’une instruction sommaire, mais le comte de Glennes ne le souffrit pas. Le comte était le parrain du premier enfant de son régisseur et avait donné à son filleul son nom de Carloman qui ne fait vraiment pas mal, accolé au titre de comte de Glennes, mais qui est moins assorti à humble nom de Maudhuy. Le comte voulut payer