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Limet avec Carloman. L’explication du docteur Cruzillat était celle qui s’approchait le plus de la vérité. Il racontait de bouche à oreille, en grand mystère, que Julien était épris de Cécile, mais que la jeune fille et sa mère le tenaient à distance, ne pouvant se résoudre à une alliance aussi médiocre au point de vue de la fortune, elles qui pendant des années avaient espéré jouir d’une grande aisance après la mort du vieil oncle de Sennecey. La tristesse des dames Maudhuy trahissait leur désappointement à cet égard ; mais elles n’avaient pas la sagesse de baisser leurs visées, et si elles ne se ravisaient, Cécile vieillirait fille et sa mère succomberait peu à peu à cette maladie noire qu’elle affublait du nom de gastrite nerveuse et à laquelle le docteur donnait le nom peu médical d’héritage manqué.

Il avait percé quelque chose dans Sennecey du Wéchet inexplicable constaté dans l’actif de la succession Maudhuy, et les commentaires s’étaient exercés aussi sur ce point. L’opinion générale était que le neveu d’Amérique, contrairement aux traditions reçues, avait bénéficié de ces capitaux dont nulle trace ne s’était trouvée dans les papiers du défunt, mais à l’existence desquels le plus simple calcul de l’avoir et des dépenses de feu M. Maudhuy faisait croire. Le notaire assurait bien que son gendre n’avait rien reçu en dehors de son legs ostensible, mais quel beau-père eût répondu autrement ? Les recherches opérées par Charles dans la maison avaient été sues et l’opinion publique, peu favorable