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besoin de leur indépendance, continua Charles. J’ai vingt-sept ans. Tant que j’ai espéré caser ma sœur, vous établir auprès d’elle, j’ai pris en patience les inconvénients de mon peu de liberté. Mais Cécile prend à tâche de me mécontenter ; et puis la situation est changée, et je n’ai pas gagé de me sacrifier toute ma vie.

— Comme tu voudras, mon fils, murmura Mme Maudhuy. Mais je ne savais pas que nous t’eussions été à charge. C’est pour moi une douloureuse surprise.

— Bonsoir, reprit Charles qui trouvait bon de terminer là parce qu’il avait dit tout ce qui était nécessaire. Bonsoir, je partirai demain puisqu’il ne me reste plus rien à faire ici. Un dernier avis, Cécile ! Je me désintéresse de ton avenir, mais puisque tu as manqué deux mariages, le premier, excellent, le second, superbe, si tu ne veux pas coiffer sainte Catherine, je te conseille de prendre comme pis-aller l’ancien prétendant de Mlle Limet.

— Quelle idée tu as là, mon fils ! dit Mme Maudhuy.

— Julien Trassey aura le droit de trouver Cécile un peu pauvre pour lui, répliqua Charles ironiquement ; mais la gloriole d’épouser une Parisienne le fera passer par-dessus l’exiguïté de la dot : puis la maison Maudhuy doit garder son prestige pour les gens du petit logis, et maître Julien stationne plus souvent que de raison dans sa cour, occupé à regarder nos fenêtres. Enfin il est le régisseur de