Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/313

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tant qu’il a compté que Cécile serait dotée. Je ne lui en veux pas d’avoir changé ses visées depuis que le testament de mon oncle est ouvert, et qu’il sait que la part de Cécile est cette masure et un jardin où il ne pousse pas même des choux. Ne comptez plus sur Albert. Il s’est fait présenter chez un ancien marchand de comestibles qui est flatté de marier sa fille unique avec un haut employé de banque. Albert m’a loyalement écrit ces détails, et je dois être sous peu à Paris, car ce cher garçon compte sur moi pour être un de ses témoins. Il est d’ailleurs sans reproche à notre égard. C’est après avoir appris notre entente avec Carloman qu’il a fait la première démarche auprès de ce commerçant retiré. Vous voyez donc, ma mère, qu’il n’est plus temps de revenir à Paris pour tâcher de renouer avec mon ami. J’ajoute que vos revenus, vos trois mille francs d’une part, et de l’autre l’intérêt du petit capital de Cécile seraient presque de la gêne pour vous à Paris. Le plus sage de beaucoup est de rester ici où vous avez une maison tout installée et où la vie est moins chère. Afin de vous éviter l’ennui d’un voyage, je vous expédierai de notre ancien appartement les meubles et les objets auxquels vous pouvez tenir.

— Tu veux te séparer de ta mère et de ta sœur, Charles ! dit Mme Maudhuy, dont l’accent, le geste et la physionomie suppliaient le jeune homme de montrer moins de dureté.

— Il vient dans la vie un temps où les fils ont