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de sa fille, elle eût mis Cécile en garde contre les roueries de son amie. Mme Maudhuy se promettait un plus heureux succès d’une explication avec Carloman, qu’elle connaissait assez pour le savoir esclave d’un engagement pris, et assez ferme de caractère pour s’affranchir d’une distraction déplacée dès qu’on lui en aurait signalé le péril.

— Voilà tout ce que vous trouvez à me répondre, dit Charles à sa mère. Vous soupirez et Cécile rit. Que dois-je augurer de signes aussi contradictoires ?

— Rien de bon, dit Mme Maudhuy, qui fut obligée d’exposer la situation telle qu’elle la voyait se dessiner depuis quelque temps.

— Et voilà ce qui amuse Cécile ! dit Charles irrité. Elle se refuse au mariage que son oncle a préparé pour elle et en faveur duquel il a sans doute fait don à Carloman de cet argent que j’ai inutilement cherché ici. Il avait beau jeu à se moquer de moi, mon cousin, quand il m’a trouvé fouillant les meubles. Il savait à quoi s’en tenir sur le sort de cette réserve de capitaux qui lui a été donnée de la main à la main dans les deux jours qu’il a passés ici avant de venir nous chercher à Paris.

— Ce n’est là qu’une supposition, dit Mme Maudhuy. L’idée de cet argent caché a fait ton tourment, et plutôt que d’avouer que tu t’étais trompé en croyant à son existence, tu préfères en attribuer la possession à ton cousin. Crois-moi, ce trésor, c’est un rêve que tu as fait.