Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/300

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gent ? Quelle pauvre tête vous avez, mon ami !… À propos d’une plaisanterie de votre sœur, je dis que je sais où est le trésor de la succession, et que je ferai mon possible pour l’acquérir. Est-ce que vous ne vous souvenez pas de notre conversation de ce matin ? Vous m’approuviez cependant.

— Ah ! oui, dit Charles en secouant sa tête pour en chasser l’idée dominante, je n’avais pas compris. Excusez-moi.

— C’est le désir de m’approprier ce trésor qui m’a fait venir en France, dit Carloman à Cécile. Mais vous ne m’écoutez pas, ma cousine, et si vous prenez votre physionomie distraite vous m’ôterez, comme plusieurs fois déjà, le courage de parler. Je suis malhabile à exprimer ce que je sens le mieux et ne sais pas trouver de ces phrases fleuries qui plaisent aux jeunes filles ; mais si vous consentiez à me confier votre vie, vous auriez en moi un compagnon d’existence loyal et dévoué.

Charles, dont les convenances particulières s’arrangeaient fort de ce projet, plaida la cause de son cousin, et avant que Cécile n’eût trouvé un mot à répondre, il sortit en disant qu’il allait chercher sa mère pour conclure cet accord de famille.

Cette promptitude à l’engager réveilla Cécile de cet engourdissement moral où elle languissait depuis deux semaines. Quoi ! la promettre à son cousin — car cette entente rapide prouvait qu’on était convenu de tout à son insu — la promettre avant de savoir si elle avait un cœur à donner en