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le factotum, le favori de mon beau-frère. Vous savez que nous avons tout à craindre de l’influence de ce garçon-là sur un vieillard qu’il circonvient et qui ne voit que par ses yeux.

— Et pourtant, mère, c’est Julien Trassey qui vous a prévenue de l’accident survenu à mon oncle, dit Cécile.

— C’est qu’il ne pouvait faire autrement sans encourir le blâme de l’opinion publique, puisqu’on avait à craindre la mort de l’oncle Carloman.

— Carloman ! répéta Albert Develt sans pouvoir s’empêcher de sourire. Votre parent, madame, porte réellement ce nom carlovingien ?

— Oui, répondit Mme Maudhuy, et au nombre de ses griefs contre moi, il faut compter mon refus d’affubler mon fils, qui est son filleul, de ce nom inusité, Mais que dois-je faire, messieurs ? y a-t-il moyen d’avertir Charles, en gare de Châlon-sur-Saône, de la hâte qu’ont les gens de Sennecey de lui interdire l’accès auprès du blessé ?

— C’est possible, dit Albert Develt, Mais je crois connaître Charles. Une fois arrivé à Châlon, il n’est pas homme à reprendre le premier train pour Paris sans se rendre compte par lui-même de l’état des choses à Sennecey. Je ne saurais l’en blâmer ; à sa place, j’agirais de même. D’abord on l’a appelé ; il est dans son droit en se présentant ; il remplit un devoir de famille et aussi un devoir social en ne laissant pas son oncle aux prises avec des avidités étrangères.