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— Ah ! çà, que déménagez-vous ici ? lui demanda Carloman qui entrait au salon.

— Il cherche, dit Cécile avec une compatissante ironie, ce qu’il ne trouvera pas.

— Et quoi donc ?

— Un trésor.

— Eh bien ! reprit Carloman tout en s’asseyant auprès de Cécile dont il mania l’ouvrage, j’ai été plus heureux que lui. Je l’ai trouvé, le trésor.

Charles tourna vers son cousin une figure qui exprimait une déception féroce, haineuse. Était-ce à cet Américain qui, de son propre aveu, avait déjà reçu des bienfaits de l’oncle Carloman, que devait aller cette réserve d’argent que Charles comptait prendre d’autorité pour faire sur une plus grande échelle ses spéculations de Bourse, car ce qui était à sa sœur lui appartenait bien, à lui !

— Mon cousin, vous avez mal aux nerfs, lui dit Carloman. Je ne puis pas m’expliquer d’une autre façon la grimace que vous me faites là.

Insensible à cet avertissement, Charles dont la voix était étranglée par une constriction subite de sa gorge, dit par poussées de mots qui s’enchevêtraient dans des balbutiements :

— Ainsi c’est vous… vous qui avez pris l’argent ! Il était à nous… rappelez-vous… sans inventaire… De la mauvaise foi, oui !… Et vous posez pour le désintéressement. C’est américain, cela !

— Ah ! çà ! mais vous devenez fou, fou, Dieu me pardonne ! s’écria Carloman. Qui vous parle d’ar-