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dès qu’il a vu le malade assez bas pour ne pas comprendre ce qui se passait autour de lui.

Mme Maudhuy repoussait la première conjecture ; Le présent des Trafforts et de Lancharres ne dépassait pas le don qu’un vieillard riche peut faire à un étranger qui lui a été dévoué ; mais il y avait loin de cet acte de justice à la naïveté de se dépouiller d’un tiers de sa fortune de son vivant. Quant à la seconde supposition, on verrait par la suite si le train des Trassey s’augmentait hors de proportion avec leur fortune avouée ; mais quel recours aurait-on contre eux dans ce cas ?

Ces objections donnèrent à Charles l’idée de contrôler les livres de compte de la maison ; Cécile donna les registres sans difficulté ; mais, priée par sa mère d’aider à les relever, elle dut renoncer à cette tâche après s’y être essayée. Ces comptes étaient tous écrits de la main de Julien Trassey, et elle voulait oublier qu’il existât au monde un homme de ce nom.

Les relevés laborieusement faits n’avançèrent en rien l’enquête. Ils apprenaient en détail quelle somme annuelle rapportait chaque bien-fonds, mais ne donnaient aucune note sur l’emploi de ces sommes dont la plus grande partie se capitalisait dans la main de l’oncle Carloman. Quelques chiffres inscrits sur ses carnets de poche ne servaient qu’à embrouiller les personnes inhabiles à comprendre les signes abréviatifs qui les accompagnaient. Encore le dernier carnet, celui de ce mystérieux voyage à