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Le sable de la terrasse grinça de nouveau. Quelqu’un y marchait. Cécile rappela ses esprits. Justement la lune s’était dégagée des nuages et nageait dans le sombre azur de la nuit… Était-ce possible ! Quoi ! c’était pour ce haut fait nocturne que Julien avait frôlé le lit à peine refroidi où était mort son parrain !

Oh ! quel déchirement de la sympathie accordée, quel amer retour sur la haute estime dont Cécile avait honoré cet homme ! Quelle différence y avait-il entre lui et Charles ? Charles n’était-il pas le plus excusable des deux ? Avide d’argent, il ne cherchait le trésor que parce qu’il le savait acquis aux siens par la volonté de son premier possesseur, et Julien oh ! Cécile frémissait en le constatant — Julien était venu prendre dans la chambre d’un mort quelque chose qui ne lui appartenait pas.

Il s’éloignait, trahi à son insu par le pâle rayon de lune qui éclairait la terrasse, et Cécile aurait eu le droit de crier : « Au voleur » ! car ces deux gros volumes in-folio que Julien tenait dans ses bras, portaient la date de la donation que M. Maudhuy en avait faite à sa nièce et l’acceptation de celle-ci suivie de sa signature.