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qu’il tenait fort longs, qu’il croyait beaux et qu’il soignait en conséquence. Son nez mince semblait tomber plus bas que de coutume sur sa moustache rousse que de légers mouvements de la lèvre supérieure hérissaient par saccades.

— Tu es encore bien enfant, Cécile, dit Mme Maudhuy. Certes je suis satisfaite d’apprendre que ton oncle peut espérer sa guérison ; mais il m’est cruel de penser que l’empressement de ton frère à remplir ses devoirs va être mal interprété à Sennecey.

— Et comment ? demanda M. Langeron. Quoique concise, la première dépêche était bien un appel à la parenté.

— Oui, reprit Mme Maudhuy, mais la seconde est un contre-ordre. Écoutez plutôt et remarquez qu’on n’a pas craint de payer des mots supplémentaires pour bien nous faire comprendre qu’on ne veut pas de nous là-bas. Voici le texte du télégramme :

« M. C. Maudhuy a repris pleine connaissance. Sa guérison est assurée et prochaine. D’après son ordre, ne partez point pour venir le voir. Vous recevrez ses bulletins de santé.

« Ph. Limet. »

— La signature n’est pas celle de la première dépêche, dit M. Langeron. Est-ce que ce M. Limet n’est pas ce notaire de Sennecey, ami de votre famille, dont vous m’avez parlé quelquefois, madame ?

— Précisément, répondit-elle, et le signataire du premier télégramme est Julien Trassey, le filleul,