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ramas de vieilleries rassemblées au hasard, et qui ne mérite pas ce nom. Vous pouvez vous en assurer par vous-même.

Il ouvrit la porte basse de la maison et fit entrer ses hôtes dans une pièce du rez-de-chaussée où étaient groupés avec goût de vieux meubles, des pans de tapisserie à personnages, des faïences anciennes, des fragments sculptés, et des échantillons minéralogiques occupant le devant des tablettes de chêne chargées de livres, du plancher au plafond. Les croisillons ovales enchâssés dans du plomb des deux fenêtres basses servaient de transparent à deux carrés de vitraux du xiiie siècle, montés sur un châssis de bois et terminés par un pied à la façon des écrans de cheminée. Des tables volantes, encombrées de menues curiosités et de livres, tenaient le milieu de cette grande chambre dont le plafond en solives saillantes était noirci par une fumée plusieurs fois séculaire.

Chacun des visiteurs courut aux objets qui l’attiraient. Reine fut si spirituelle dans ses étonnements, dans ses remarques enjouées, que Carloman s’amusa d’être son cicerone.

Cécile examinait en silence. Dès son entrée dans ce réduit austère où Julien passait ses heures de loisir, elle avait reconnu combien ce jeune homme était différent de tous ceux qu’elle avait vus. La supériorité de Julien s’imposait à elle, et c’était avec une joie secrète qu’elle la constatait, jusque dans ces goûts qui ne forment pas le