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testament de M. Maudhuy. Nous irions loger ailleurs.

— Restez, Madame, lui dit vivement Cécile en lui pressant la main, et, je vous en supplie, n’émettez pas devant d’autres que moi cette offre de changement de domicile.

— Pourquoi ? que signifie cette crainte, ma cousine ? N’êtes-vous pas la seule propriétaire de la maison Maudhuy ? s’écria Carloman.

Cécile reprocha d’un regard à son cousin cette question étourdie. Est-ce que les motifs de sa prière n’étaient pas assez compréhensibles ? Et pourtant elle ne pouvait les exposer.

On était arrivé à la porte treillagée et enchâssée dans des haies d’églantiers qui menait du jardin dans l’enclos du petit logis. Une personne assise sous l’arbre de Judée se leva en voyant s’approcher ce groupe. C’était Reine Limet qui, ne pouvant se présenter à la maison Maudhuy tant que l’affaire du testament s’y traitait, avait imaginé de venir attendre chez Mme Trassey que Cécile fût devenue libre de la recevoir. Reine n’avait pu reprendre avec sa jeune amie, pendant ces jours de deuil, ses causeries habituelles, et, en plus, elle était curieuse d’apprendre le plus vite possible le secret du testament.

— Êtes-vous favorisée ? Vous allez trouver que ma première question est bien de la fille d’un notaire.

Ce fut par ces mots qu’elle aborda Cécile qui lui répondit après l’avoir embrassée :