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accompagnait et, au moment où Charles les cherchait des yeux, Cécile traversait le vestibule, donnant le bras à Jeanne-Marie Trassey qu’elle reconduisait avec respect. Comment Mme Maudhuy n’avait-elle pas empêché Cécile de se commettre avec ces gens-là !

Mme Maudhuy n’avait peut-être pas même remarqué tout ce mouvement autour d’elle ; anéantie, elle gisait sur les ruines de ses espérances. Quoi ! seulement 3.000 fr. de pension viagère, et à Cécile, une maison de campagne sans les rentes nécessaires pour en entretenir seulement le jardin ! Les prévenances, la gentillesse de Cécile ne lui avaient servi de rien auprès de l’oncle Carloman. Par bonheur, Charles était bon fils et bon frère, mais l’on dépendrait de lui désormais.

Cette quasi-solitude où il se trouvait avec le notaire fit oublier à Charles son nouveau grief contre les Trassey, et, baissant la voix à son tour, il dit à M. Limet :

— Pourquoi vous êtes-vous appesanti sur ce mot : « sans inventaire » ? quel mystère sous-entend-il ?

— Je ne puis que le soupçonner, répondit M. Limet. N’êtes-vous pas frappé comme moi du chiffre modeste que ce testament attribue à la fortune de votre oncle ?

— Certes ! elle est d’un tiers moins forte que vos prévisions.

— Je ne sais qu’augurer de ceci, reprit M. Limet