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voici une jolie distraction de millionnaire. M. Maudhuy n’a pas mentionné dans les biens-fonds qu’il vous laisse sa ferme des Trafforts et le bois de Lancharres. Voilà donc une valeur de soixante à soixante-dix mille francs qui n’est attribuée à personne dans le testament. Ah ! c’est curieux !

Julien se leva, un peu pâle. Il allait parler, mais cherchait visiblement des termes ; Carloman alla lui serrer la main et le repoussa doucement sur son siège en lui disant :

— J’ai vu mon oncle deux jours seulement ; mais, comme il se sentait gagné par la maladie, il m’a mis assez au courant de ses affaires pour qu’il me soit possible de répondre à votre place… Monsieur Limet, le testament n’avait pas à parler des Trafforts et de Lancharres qui, depuis six ans, par acte notarié passé à Mâcon dans l’étude d’un de vos confrères, sont la propriété de M. Julien Trassey. Mon oncle ne s’en était réservé que l’usufruit. Ces biens lui sont venus par un legs du comte de Glennes ; c’était un souvenir d’un parrain à un filleul, d’un patron à un régisseur. Mon oncle a trouvé juste de leur attribuer la même destination, que personne ici ne désapprouvera, j’en suis certain.

Ce n’est pas M. Limet qui aurait protesté. Après sa déception de ne voir porté nulle part le nom de Julien, cette nouvelle arrivait à point pour lui faire admirer la prudence de M. Maudhuy, qui avait choisi, pour récompenser les services de son filleul, le mode de donation le moins attaquable. Une do-