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maison où sa mère avait été en butte aux soupçons d’un des héritiers ; il se disait certain d’ailleurs de n’être pas nommé dans le testament de son parrain. Sa présence n’était donc d’aucune utilité. Carloman l’emporta sur ces répugnances en assurant qu’il ne permettrait pas de procéder à la lecture du testament en l’absence des Trassey.

Ils rentrèrent tous trois au salon, Carloman ayant à son bras Mme Trassey ; elle remercia le jeune homme par une muette inclination, et s’assit en arrière du demi-cercle que décrivaient autour de la table les fauteuils où avaient pris place tous les Maudhuy. Cécile ne put voir ainsi ravalée cette femme qui n’était coupable que d’une vie d’humble dévouement, et dont les mains pieuses avaient enseveli son oncle ; elle alla prendre Mme Trassey par la main et l’amena vers le fauteuil qu’elle-même avait occupé d’abord. Puis, comme la jeune fille avançait une chaise pour s’y asseoir à son tour, son regard rencontra celui de Julien, tout attendri de cette marque de déférence envers sa mère. Bravement, elle lui fit signe que cette chaise était pour lui. Ce fut un ordre et une prière que ce geste qui commandait et demandait grâce à la fois. Julien obéit, mais après avoir roulé pour Cécile un fauteuil auprès de celui de sa mère.

Charles examinait cette scène d’un air offusqué ; Mme Maudhuy baissait les yeux. Carloman souriait. Cécile jusque-là lui avait paru si annihilée, qu’il avait craint qu’elle manquât de caractère, et il se