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M. Maudhuy, mais rien qui eût trait aux points importants à son gré.

— Ce n’est pas son voyage à Paris qui l’a mis aussi bas, disait le notaire. Il n’en avait rapporté qu’un gros rhume et cette fatigue que le changement de nourriture, de climat et d’habitudes causent à un vieillard valétudinaire ; mais dès son retour, au lieu de se refaire dans le repos, il s’est mis à fureter d’un bout à l’autre dans sa maison, s’impatientant quand on le suivait pour lui faire remarquer qu’il passait des heures dans des pièces froides au sortir du salon surchauffé ; il a couru au jardin sous la pluie, et c’est ainsi qu’il a gagné cette pneumonie contre laquelle son affaiblissement causé par le voyage à Paris l’a laissé sans défense. Je crains que nous ne perdions ce vieil ami. Le docteur n’espère plus guère…

— A-t-il conscience de son état ?

— Parfaitement. Ah ! c’était une tête bien organisée que la sienne. Il a vaqué à tous ses préparatifs de bonne mort, et après ce retour sur lui-même il lui est resté assez de présence d’esprit pour me prier de venir à votre rencontre. Il était impatient de vous voir arriver. Il a demandé l’heure plus de dix fois dans l’après-midi.

Quand ce dernier groupe arriva sur le perron de la maison Maudhuy, le docteur Cruzillat apparut dans la baie de la porte. Sombre, le chapeau enfoncé jusqu’aux sourcils, il allait passer auprès des nouveaux-venus en les coudoyant sans les