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absence pour m’aller promener à Lyon, à Marseille, à Nice. J’étais curieux de visiter ces villes dont le moindre touriste américain me parlait à son retour de France. Enfin, il y a quatre jours, j’ai retrouvé mon oncle à Sennecey, mais dans un mauvais état de santé ; il toussait, se plaignait du froid. Le mal s’est déclaré avant-hier, et avec violence. C’est une pneumonie. Hier au soir, le docteur m’a dit que ce serait grave ; il hochait la tête, certains symptômes l’alarmaient, mon oncle lui-même a été pris d’un mauvais pressentiment et m’a dit : « Je voudrais revoir Cécile. » Voilà, mes amis, ce que je comptais vous apprendre dans une heure ou deux et non pas à table.

— Quand partirons-nous ? demanda Cécile, Est-il encore temps de prendre le train de nuit ?

— Il est trop tard maintenant, dit Charles après avoir regardé l’heure.

Il ne tenait pas en place d’impatience. Cette dernière péripétie détruisait en partie le plan qu’il venait d’ébaucher dans son esprit. Carloman n’était plus un adversaire, mais un allié dans la lutte prochaine à soutenir contre les Trassey, soit pour empêcher qu’un testament ne fût fait, soit, s’il en existait déjà un, pour défendre les droits des héritiers naturels contre tout legs onéreux. Le danger d’un mariage avec Cécile était éloigné et l’autre, proche. Il fallait donc parer à celui-ci et à cet effet, renoncer à la froide réserve observée pendant le dîner.

Charles s’empara de son cousin sous prétexte de