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— Ah ! ce pauvre oncle ! s’écria Carloman.

Il approchait le verre plein de clos-Vougeot de ses lèvres au moment où Mme Maudhuy faisait ainsi mention de leur vieux parent, et après cette exclamation faite d’un air affligé il posa le verre sur la table en oubliant qu’il n’avait pas bu.

— Je voulais prendre avec vous ce premier repas de famille sans troubler votre accueil par l’annonce d’une mauvaise nouvelle, dit-il ensuite pour répondre aux questions qui, de droite, de gauche, lui arrivaient. Mais voilà que vous prononcez le nom de notre oncle. Je ne puis pas vous dissimuler plus longtemps que c’est lui qui m’envoie et que je ne suis pas sans inquiétude à son sujet.

— Vous arrivez donc de Sennecey ? lui demanda Charles.

— Oui : je n’avais fait que traverser Paris il y a quinze jours et comme je n’avais pas prévenu mon oncle de l’époque exacte de mon arrivée, j’ai subit le désagrément auquel s’exposent les gens qui cherchent à surprendre leur monde. Je n’ai pas trouvé mon oncle à Sennecey. Il était à Paris.

— À Paris ! s’écrièrent sur des tons très variés Cécile, Mme Maudhuy et Charles.

— Il y a passé douze jours. Il n’est pas venu vous voir ?… Bah ! les vieillards ont leurs bizareries. Il y avait cinq jours qu’il était parti lorsque je me suis présenté à Sennecey, et les braves gens de là-bas, les Trassey, savaient seulement qu’il comptait passer à Paris une quinzaine. J’ai profité de son